• Jacqueline nous a trouvé dans la paroisse de Tôtes des documents fiscaux qui ne figurent habituellement pas dans ces registres. Ils datent de 1685 et sont étonnament bien écrits pour l'époque. Ils sont visibles à cette cote des AD de la Seine Maritime : Tôtes 3E 00245  1680-1691 page 36/67

    Détaillons tout d'abord ces déclarations :

    Les images peuvent être agrandies en cliquant dessus

     

    Registres paroissiaux et impôts

     Charles Marou de la paroisse de Saint Vaast du Val occupant pour quatre vingt treize livres de fermage de la veuve de François Lemercier imposé à la taille de la paroisse de Totes a déclaré qu’il prétend demeurer au dit Totes à la Saint Michel prochain pour occuper une ferme de trente cinq livres par an appartenant à Louis Fournel                                               fait le neuvième de septembre mil six cent quatre vingt cinq

    Registres paroissiaux et impôts

     Le meme jour et an que dessus Catherine Boissais veuve de Nicolas Poupinel occupant une chambre par huit livres imposée à cinq ? cinq sols a déclaré qu’elle prétend demeurer en la paroisse de Saint Vaast du Val où elle a pris une ferme à Nicolas Adam par cinq livres par an

    Registres paroissiaux et impôts

     Pierre et Guillaume Moutier père et fils occupant en la susdite paroisse trois acres de terre1 tant en nature que labeur des héritiers de feu Anthoine Le Charetier par le prix et soé de soixante quinze livres imposé en la dite paroisse de Tôtes à la soé de seize livres dix sols ont déclaré qu’ils prétendent demeurer en la paroisse d’ Ansianville [Anceaumeville] election de Roüen où ils occupent viron pour quarante livres de fermage moitié en propre au dit Guillaume fils au droit de sa femme l’autre moitié appartenant à la veuve Le Tellier sa cohéritière                                                                                                            fait ce saizième de septembre mil six cens quatre vingt cinq

    Registres paroissiaux et impôts

     Louis Regnard étant dans le roolee de la taille2 de la paroisse de Tôtes avec son père a déclaré qu’il pretend demeurer en la paroisse de Cierville [Sierville] election de Roüen a la St Michel prochain où il va occuper pour cinquante livres de fermage des religieux de Saint Vandrille                                                                                                                                                   fait ce jour et an que dessus

    Registres paroissiaux et impôts

     Guillaume Dieule de la paroisse de Tôtes election d’ Arques occupant une acre de terre tant en maison nature que labeur des heritiers de deffunt Nicolas Regnard imposé à quarante sols de taille dans la dite paroisse a déclaré qu’il ne pretend plus être taillable dans la dite paroisse mais bien dans celle de Varuenne de la même election où il va occuper a la St Michel prochain pour quinze livres de fermage tant en masure que terre labourable appartenant à Guillaume Leclerc                                                                                                                                                                                                                                                      fait ce jour et an que dessus

     

    Quelques explications

     

    Une source fiscale existe en "pays d'élections" soumis au régime de la "taille personnelle" qui représentent plus de la moitié

     du territoire de la France d'avant 1789 : les "congés" et "translations de domicile" rendus obligatoires pour que les

     personnes imposables changeant de paroisse soient rayées du rôle de leur ancienne paroisse et portées sur celui de la

     nouvelle. Aux informations d'état civil, d'origine et de destination s'ajoutent quelquefois les raisons du départ. La majorité

     des déclarations sont passées en septembre, les baux à ferme prenant effet en octobre ou novembre. Cette source permet

     l'étude des courants de migrations définitives : direction et intensité, et les causés de ceux-ci.

     

    Pays d' élection :

    Une élection est une circonscription financière de la France de l' Ancien Régime, soumise à la juridiction d'officiers royaux, les élus .Sous l'Ancien Régime, en matière financière et fiscale, on appelait « pays d'élection » ou simplement « Élection » les subdivisions des généralités , où le représentant du gouvernement royal,  l' intendant l', répartissait les impôts avec l'aide des « élus » au niveau local.

    Les pays d'élection s'opposent aux pays d' états, comme la Bretagne ou la Bourgogne, où la fiscalité est réglée par des règles particulières et qui bénéficient d'une certaine autonomie, et aux pays d' imposition comme l' Alsace, la Lorraine ou la Corse, qui eux dépendent de la seule autorité du Roi.

    Pendant longtemps les représentants du gouvernement royal étaient élus par les états généraux, d'où le nom : élection.

    Or, de 1614 à  1689, les états généraux ne se sont pas réunis, et le roi nommait donc un intendant, vidant le titre de ces provinces de sa substance.

    Agrandissement  en cliquant  sur l'image

    Registres paroissiaux et impôts

     

    Qu’est-ce que les rôles de la taille ?

     

    La taille était un impôt levé annuellement sur les personnes ou sur les biens. La noblesse et le clergé en étaient exemptés. Jusqu’en 1695, il s’agissait du seul impôt direct.

     La taille était personnelle et elle était arbitrairement appréciée par les collecteurs. Ceux-ci étaient élus par une assemblée de la paroisse ou nommés d’office par l’intendant ou par les autres élus.

     Sur les rôles de la taille, seul le chef de ménage est mentionné.

     Ces documents nous donnent donc des indications sur la fortune de nos ancêtres, l’exercice d’une profession (notamment celle de collecteur), la présence ou non d’une famille ou d’une personne dans la paroisse à une date donnée. Enfin, ils nous permettent de « remonter » une généalogie ascendante...

    Pour la Seine Maritime ils sont archivés dans la série C. Le cercle généalogique a même repéré les cotes en fonction des différentes communes.

    Voir à cette adresse : http://www.geneacaux.org/taille/cotes.htm

    Vous pouvez également visualiser pour la Seine maritime le contenu de la série C : ( cliquez sur le logo)

    Registres paroissiaux et impôts

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • Registres paroissiaux et faits divers

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Registres paroissiaux et faits divers

     

     

     

     

     

     

     

     

    REGISTRES PAROISSIAUX ET FAITS DIVERS

     

     

     

    Les registres paroissiaux sont des échos de la société de l'époque, les actes répertoriés sont aussi des recueils de faits divers, c'est notre équivalent de ce que l'on peu trouver dans les journaux de province à l'affût de petits événements qui agrémentent et donne de l'épaisseur aux journaux. Voilà pour exemple deux actes, en l’occurrence des baptêmes, qui ont alimenté les conversations et les suppositions dans les paroisses intéressées.

     

     

     

    Traduction de celui de gauche  :

     

    Ce aujourd’hui seizième jour de juin mil six cent soixante dix huit

     

    Marie HACQUET femme de Louis FREMI de la paroisse de Cailleville proche de Saint Valery en Caux. Laquelle pour faire son affaire "vename" à Rouen en la compagnie de Nicolas HAUDUC de la même paroisse soit disant venue son cousin germain fait pour cause de cheval ou autre inconvénient à mis son enfant mâle au monde en cette paroisse de St Léonard de la Vaupalière. Lequel a été baptisé ce dit jour et an et nommé par le dit Nicolas HAUDUC et par Françoise BAILLEUL de notre paroisse son parrain et marraine. Son nom est Nicolas, le dit HAUDUC attestant du légitime mariage et en la présence de Marie DOUDET et de Marie BAILLEUL ? (2 mots, en latin?)

     

    marques de Nicolas HAUDUC, Françoise BAILLEUL, Marie DOUDET, Marie BAILLEUL. Signature du curé et une autre mystérieuse.

     

     

     

    Commentaires : le curé éprouve le besoin de donner quelques explications, pas très claires, mais celles données par la femme HACQUET et son cousin germain HAUDUC, ne le sont pas plus... Ils ne sont pas tous les deux sur le chemin carrossable le plus direct pour se rendre à Rouen, ont-ils cherché un maréchal-ferrant pour ce fameux cheval? Une sage-femme compte tenu de l'urgence? L'arrêt prolongé dans la paroisse de la Vaupalière a éveillé les commentaires et les ragots. Le curé nous donne le prénom de l'enfant Nicolas mais se garde bien de préciser son nom, il est prudent. Une prudence qui ira à faire valider cet acte par deux témoins supplémentaires et une personne à la signature que je qualifie de mystérieuse. J'ai effectué quelques recherches à la suite de cet acte, sans résultats.

     

     

     

    Traduction de celui de droite  :

     

    Ce jourd'hui vingt deux d'août 1709 a été baptisée une fille et nommée Marguerite qu'on m'a dit être de légitime mariage entre Nicolas DOUDEMENT et Marie COLINHOU ( CONIHOU?) laquelle s'est trouvée en peine d'enfant en passant par cette paroisse, le parrain Denis MAUDUIT et Marguerite CORNILLOT la marraine soussignés et plus bas les meres (marques) de Nicolas DOUDEMENT, de Marguerite CORNILLOT et signé Denis MAUDUIT avec paraphe et J. LEPREUX

     

     

     

    Commentaires : la encore, le curé n'est pas à l'aise, voilà un couple, dont la femme est sur le point d'accouchée, qui en passant par la paroisse de Roumare doit s'arrêter pour le temps de l'accouchement. Roumare est une paroisse placée sur un axe de circulation important, il s'y trouve une auberge. Le lieu de l'accouchement n'est pas précisé pas plus que la date, là aussi le curé reste vague, "on m'a dit". Si le parrain et la marraine de circonstances apposent leur marque, il fait apposer aussi celle de Nicolas DOUDEMENT l'époux? Et un dénommé J. LEPREUX, on n'est jamais trop prudent. La encore les quelques recherches effectuées se sont révélées sans suite.

     

     

     

    En guise de conclusion :

     

    L'état de grossesse n'est pas un frein aux déplacements, à moins que dans les circonstances ci-dessus, ils soient motivés par des raisons pas bonnes à révéler.

     

    On improvise au cours du déplacement, il a fallu être hébergé, l'événement a eu un coût. La situation dans la paroisse où l'événement se produit place le curé devant le fait accompli, si il fait mention de témoins pour garantir des faits, il ne se montre pas trop curieux sur les identités, notamment dans le deuxième exemple d'où viennent-ils? A cette époque la transcription d'acte destinée à la paroisse d'origine n'existe pas. Quant à ceux qui plus tard chercheront la date et le lieu de baptême ça ne rend pas les choses simples, je pense notamment au généalogistes.

     

     

     

    A suivre...

     

     

     

     

     

     

     

     

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • Voici une paroisse, en l'occurrence Caudebec-en-Caux, une date 1750, et un motif: exécuter l'inventaire des Maîtres et des veuves des différentes communautés.

    L'ordre car il s'agit de cela vient du contrôleur général, et la réponse sous huitaine.

    Si elle nous renseigne sur les professions, la présence ou pas de statut, nous avons la liste des acteurs, pour ceux et celles dont quelques ancêtres peuvent être passés par Caudebec en Caux, bonne chance.

     

    État des Maîtres et veuves de la communauté des maîtres tailleurs de la ville de Caudebec (30 août 1750) 3éme classe  :

     

    statut le Bailly de Caux du 18 septembre 1536, 1549 …

     

     

     

    Guillaume Nicolle, Nicolas Guillot, Charles Vasse, Thomas Metivier, Louis Carel, Jean Dossier, Guillaume Robert, Jacques Nicolle, Robert Yon, Jean Dubosc, Jacques Gallopin

     

    Augustin Auber, Antoine Blaupain, Antoine Guillot, Jean François Alexandre Dossier

     

     

     

    État des Maîtres et veuves de la communauté des maîtres toiliers de la ville de Caudebec (30 août 1750) 3éme classe  :

     

    Statut du roi Henri 1604

     

     

     

    René Coté, Nicolas Quertier, Nicolas Lenotre, Jean Lenotre, Pierre Harel, David Noël, François Lemaçon, Pierre Mordant, La veuve Menil, La veuve Delahais

     

     

     

    État des Maîtres et veuves de la communauté des cordonniers de la ville de Caudebec (30 août 1750) 3éme classe  :

     

    Statut du Bailly de Caux 1481 renouvelé août 1617

     

     

     

    François Leguillon, Antoine Gouir, Jacques Leblond, Jean Leblond, Denis Saugrain, Louis Bellanger, Louis Accard, François Leguillon, Michel Mercier

     

    Simon Leguillon

     

     

     

    État des Maîtres et veuves de la communauté des mégissier de la ville de Caudebec (30 août 1750) 3éme classe  :

     

    (artisan qui fait tomber la laine de dessus la peau des brebis et moutons et qui passe les peaux à poil avec de l'alun)

     

    Aucun statut

     

     

     

    Robert Ferté, Guillaume Née, Jean Baptiste Dinaumare, Nicolas Rouland, Charles Desporter

     

     

     

    État des Maîtres et veuves de la communauté des rouessiers futailles de la ville de Caudebec (30 août 1750) 3éme classe  :

     

    ( rouessier : personne isolant les fibres textiles des tiges du lin ou du chanvre en les immergeant dans l'eau), (futailles : tonnelier )

     

    Aucun statut

     

     

     

    Thomas Becquet, Jean Sehet, Adrien Houé, Jean Carbonnel, Jean Louis Letegre, Jean Ruette

     

     

     

    État des Maîtres et veuves de la communauté des marchands taillandiers en blanche œuvre de la ville de Caudebec (30 août 1750) 3éme classe  :

     

    (taillandier ne fabriquant que des outils tranchants et pas d'arme blanche)

     

    Statut depuis 1612 et scellé d'un grand sceau de cire verte.

     

     

     

    Guillaume Allard, Nicolas Couëtte, Antoine Pouchin, Pierre Couëtte, Mathurin Rique,

     

    Michel François Vanniere

     

     

     

    État des Maîtres et veuves de la communauté des porteurs de la ville de Caudebec (30 août 1750) 3éme classe  :

     

    Il n'y a jamais eu de statut

     

     

     

    Jacques Miou, Charles Jullien, Jean Marc Letegre, Michel Gillet, David Fautrel, ... Le Nostre, ... Legrar, ... Letegre, Louis Lenostre, Claude Coulon

     

     

     

    État des Maîtres et veuves de la communauté des chapeliers de la ville de Caudebec (30 août 1750) 3éme classe  :

     

    pas de statut

     

     

     

    Nicolas Costé, La veuve Charles, Bernard Gohou, Guillaume Delacroix, Charles Thuillier, La veuve Pierre Chevalier

     

     

     

    État des Maîtres et veuves de la communauté des perruquiers de la ville de Caudebec (30 août 1750) 2éme classe  :

     

    Point de statut

     

     

     

    Adrien Levesque, Jacques Duval, Adrien Mauger, Charles Desbaude, Mathieu Parlou, La veuve Leplez, Guille Lacroix, Pierre Baudroui, La veuve Manceau, Claude Pottier, Jacques Durand, Lucien Levesque

     

     

     

    État des Maîtres et veuves de la communauté des vinaigriers de la ville de Caudebec (30 août 1750) 2éme classe  :

     

    Les statuts sont du 22 juin 1697 à faire vendre et débiter vinaigres et liqueurs de toutes espèces, verjus, moutarde, eau de vie, et esprit de vin.

     

     

     

    François Le François, La veuve de Pierre Levache, Georges Rondel, François Folle, Jacques Vacher, Claude Vacher

     

     

     

    État des Maîtres et veuves de la communauté des couroyeur (corroyeur)

     

    de la ville de Caudebec (30 août 1750) 1ére classe  :

     

    Il n'y a jamais eu de statut

     

     

     

    Pierre Ebra, Pïerre Lepley, Michel Ebrau, Jean Lecoeur

     

    État des Maîtres et veuves de la communauté des tanneurs de la ville de Caudebec (30 août 1750) 1ére classe  :

     

    Les statuts dates de novembre 1625 sous le règne de Louis XIII

     

     

     

    Pierre Lecoeur, François Beuret, Christophe Gueret, Adrien Eteinne, Jean Deschamps, Jean Ebrau, Antoine Ebrau, Bernard Ebrau

     

     

     

    État des Maîtres et veuves de la communauté des Bouchers de la ville de Caudebec (30 août 1750) 1ére classe  :

     

    Des statuts mais depuis 50 ans il n'y a plus rien

     

     

     

    Adrien Hurier, Daniel Hurier, Michel Née, Michel Hurier, Thomas Leger, Jacques Née, Thomas Maucretien, Pierre Hurier, La veuve Pierre Née

     

     

     

    État des Maîtres et veuves de la communauté des chandelier cirieux de la ville de Caudebec (30 août 1750) 1ére classe  :

     

    Statut en date de janvier 1613 vendre et débiter chandelle cire et épiceries.

     

     

     

    Charles Maurice, Maurice Demare, Pierre Georget, Marin Nicollet, Jean François Dauchy, Jean André Demare, La veuve Louis Vauquier, Jean Baptiste Larrey, La veuve Charles Basille, La veuve André Demare, Le nommé Bataille est fugitif, Pierre Georget fils, Jean Dauchy fils

     

     

     

    État des Maîtres et veuves de la communauté des apothicaires de la ville de Caudebec (30 août 1750) 1ére classe  :

     

    Les statuts sont du moi de Janvier 1618.

     

     

     

    Jean Deracq, Louis Paschal Foloppe, Jean Baptiste Maintru résident à Bolbec, Jean Cronier François Fouët résident à Cany, Jean Heurtault résident à Yvetot, Jacques David résident à Bolbec

     

     

     

    État des Maîtres et veuves de la communauté des chirurgiens de la ville de Caudebec (30 août 1750) 1ére classe  :

     

    Les statuts sont de 1723

     

     

     

    Jean Baptiste Ferrand résident à Bolbec, Louis Lenud, Jean Durac résidant à Caudebec, Antoine Dumase, Pierre Lecanil, La Veuve Bouchol

     

     

     

     

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  •  

    Les petits papiers, suite

     

     

     

    Pour apporter un complément à l'article précédent, et notamment sur le volet concernant les bans de mariage, il y a à dire...

     

     

     

    Les bans de mariage, c'est une vieille histoire, c'est une des réponses apportées par l'église pour éviter les mariages dit clandestins. Il faut voire dans cette appellation, tous les cas de figure qui ne répondent pas aux cadres définis par l'église. C'est souvent des histoires de mineurs, il fallait pourtant un curé complice. Et rien, ni personne (hormis le pape) ne peu casser un mariage (c'est un sacrement).

     

     

     

    Pour s'assurer que les curés publiaient correctement les bans (certains les « oubliaient » ou alors les annonçaient à la première messe du dimanche matin à 6h00, en présence de deux ou trois sourdes, et d'autres exemples...).

     

    Il fut demandé dans le courant du XVIIé siècle au curé de tenir un registre des bans de mariage (en plus des registre paroissiaux), l'accueil de cette demande fut diversement reçu, les registres étant payés par le curé sur le compte de la « fabrique » de sa paroisse.

     

     

     

    C'est en général dans les paroisses importantes qu'il fut mis en place, quelques-uns nous sont parvenus. En Seine Maritime ils sont numérisés, et consultables via le site des archives départementales.

     

    Mais la majorité des curés ont porté la mention des bans de mariage dans les registres paroissiaux. Et d'autres n'ont rien changé, autrement dit, rien ajouté...

     

     

     

    Louis XIV et son administration, on vite comprit qu'il pouvait en tirer un bénéfice, c'est ainsi qu'une charge de contrôleur de ban fut créer. Je passe sur les détails de sa mise en place et des suites données, mais pour l'essentiel il en reste que les bans furent payant, prix fixé par ce dit contrôleur en fonction d'un barème prenant en compte le rang social et la profession (ce qui nous donne la liste des professions de cette période).

     

     

     

    Pour rappel, dans l'article précédent, je donne mention d'un ban de mariage, où il faut traduire le fait que l'acte est « contrôlé ».

     

     

     

    BANS DE MARIAGE 1705

     

    Traduction  :Je prêtre curé de la paroisse de Ste Austreberthe certifie à tous qu'il appartiendra que les trois bans du mariage entre Nicolas Julien fils de feu Pierre et de Marguerite Bretteville d'une part homme de journée et Marguerite Ledué servante fille de Jean et de feu Marie Vasseur d'autre part tous deux de notre dite paroisse ont été publié par deux dimanches et fête consécutifs dans notre messe de paroisse sans qu'il se soit trouvé aucun empêchement canonique et civil en foi de quoi j'ai délivré les présents et ? afin de les faire contrôler en ce fin sera aujourd'hui vingt-troisième mai mil sept cent cinq. De plus certifie que le dit Julien ne tient aucune terre labourable. Ce aujourd’hui 29 mai mil set cent cinq.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Extrait des registres du Conseil d'Etat

     

     

     

    Tarifs des droits que sa majesté en son conseil veut et ordonne être payé à l'avenir pour le contrôle et l'enregistrement de chacune publication de ban de mariage.

     

     

     

    Extrait pour exemple ( source : GALLICA - BNF)

    Les petits papiers, suiteLes petits papiers, suite

    Les petits papiers, suite

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  •  

             Les registres paroissiaux peuvent nous révéler un peu plus que les actes qu'ils contiennent, au hasard de registres on trouve, parfois, inséré entre deux pages une feuille de papier, témoin d'un courrier échangé entre le curé d'une paroisse à un autre confrère.

     

    En voici pour exemple quelques uns de ces papiers, je m'attarde dans cet article sur ceux en relation avec le mariage religieux.

     

    Laissons le côté privé, regardons l'aspect formel. Après la prise de contact avec le curé, au sortir de la grande messe ou des vêpres, l'invitation de celui-ci à le suivre au presbytère pour qu'il puisse en connaître un peu plus sur les futurs époux et prévoir les démarches et formalités à entreprendre.

     

    Il lui faut, pour le curé, s'assurer que le mariage ne nécessite aucune dispense auprès de l’évêque et qu'il y a donc la nécessité de vérifier les actes de baptême et à défaut de ceux-ci dans sa paroisse de faire parvenir l'acte (ou les actes) de la paroisse d'origine, ce qui entraîne un échange de courrier entre les curés concernés.

     

    EXTRAIT DE BAPTËME

     

    Les petits papiers

     

    Traduction  :

     

    Extrait des registres baptêmes, mariages, et sépulture de la paroisse de St André porte Cauchoise de Rouen pour l'année 1747.

     

    Le 3e jour de juin 1747 a été baptisé par monsieur le curé un fils né d'aujourd'hui du légitime mariage de Marin Philippe et de Marguerite Carbonnier lequel a été nommé Jean Anicet par Jean Vinville de cette paroisse et par Anne Paicé de la paroisse de St Maclou parrain et marraine. Soussigné Jean Vinville la marque de Anne Paicé marraine, Marin Philippe, C.L. Lenfant curé de St André.

     

    Nous prêtre curé de cette paroisse certifions le dit extrait conforme a l'original en foi de quoi nous avons délivré le présent à Rouen le 22e février 1766. C.L.Lenfant curé

     

     

     

     

     

    Une fois ces premières formalités passées, je passe sur (l'évident) accord des parents, de l'obligation de présenter des témoins et certainement d'autres choses encore.

     

    Nous en venons à la promesse de mariage, les choses se précisent, les dates des futurs bans et donc la date du mariage est arrêtée, il faut en aviser le(s) curé(s) concerné(s) : «  de fait et de droit  », de fait, la paroisse de résidence et de droit, la paroisse du baptême.

     

    PROMESSE DE MARIAGE

     

    Les petits papiers

     

    Traduction  :

     

    Il y a promesse de mariage entre messire Charles Marcel Langlois écuyer sieur de Petiteville fils mineur de feu Charles Langlois gendarme de la garde du roi écuyer seigneur de Jainville et de noble dame Anne Marguerite Lemaitre ses père et mère de la paroisse de Limesy d'une part et demoiselle Marie Anne Urbain Dillois fille mineure du sieur Pierre Dillois capitaine général des fermes du roi et de ...etc.

     

    PROMESSE DE MARIAGE

     

    Les petits papiers

     

    Traduction  :

     

    Il y a promesse de mariage entre Fillebert Lefée fils de Nicolas Lefée et de feu Marguerite le Houx ses père et mère d'une part de la paroisse de Ste Austreberthe et Marie Anne Delalonde fille de feu Guillaume Delalonde et de feu Marie Anne Campart ses père et mère d'autre part de droit de la paroisse de Pissy et de fait de la paroisse de Pavilly lesquels ont requis la publication de leurs bans le douze juin mil sept cent quarante neuf.

     

    Marques et signatures

     

     

     

    L'échéance de la date du mariage approche, si les deux futurs époux sont originaires et résidents dans la même paroisse, c'est le plus simple, donc regardons lorsque ce n'est pas le cas, c'est plus intéressant. Les courriers confirment la publication des bans effectuées dans une autre paroisse (soit de fait ou de droit) que celle où se déroulera effectivement le mariage, mais ces courriers nous éclairent aussi sur quelques détails.

     

     

    PUBLICATION DE BANS 1743

    Les petits papiers



     

     

    Traduction  :

     

    Je suis charmé de l'occasion qui se présente aujourd'hui pour avoir l'honneur de vous assurer de mes profonds respects en vous témoignant que nous avons au prône de notre messe paroissiale et fête fait publication des bans du futur mariage d'entre Jean Hattot fils de feu François et d'Anne Vasse veuf de François Guedeville notre paroissien d'une part et de Marie Marguerite Desmaret fille de René et de Marie Le Croq de cette paroisse, sans qu'il se soit découvert aucun empêchement ni opposition civil ou canonique et que le dit Jean Hattot s'est pour cet effet approché du sacrement de pénitence (la confession) et d'eucharistie (la communion) c'est ce que peu nous attester celui qui est en ce tout légitime possible.

     

    Votre très humble et très obéissant serviteur. Buchet vicaire de Bouville

     

    PUBLICATION DE BANS 1744

     

    Les petits papiers

    Traduction

     

    Je soussigné prêtre vicaire de la paroisse de St Pierre de Goupilliéres. Certifie avoir publié par trois dimanches consécutifs , savoir le douze, le dix neuf et le vingt six de janvier les bans du futur mariage d'entre Pierre Cauchois fils de Pierre et de Catherine Bichot de la paroisse de Ste Austreberthe d'une part et d'entre Magdeleine Dupont fille aînée de Jacques et de Magdeleine Hauchecorne de cette dite paroisse d'autre part, sans qu'il se soit découvert aucun empêchement ou opposition. Certifie en outre avoir fiancé les dites parties et avoir administré les Sts sacrements de pénitence et d'eucharistie à la susdite Magdeleine Dupont qui m'a passablement répondu sur son catéchisme pour être reçue à marier. En foi de quoi j'ai délivré le présent certificat à Goupilliéres ce mardi quatrième de février l'an mil sept cent quarante quatre. Le Bauné prêtre

     

    PUBLICATION DE BANS 1748

     

    Les petits papiers

     

    Traduction  :

     

    Nous prêtre bachelier en théologie de la faculté de Paris curé de St Martin de Barentin doyenné de Pavilly certifions avoir publié par trois jours de dimanche au prône de nos messes paroissiales les bans du futur mariage entre Guillaume Lemonnier de la paroisse de Ste Austreberthe fils de Jean et de Jeanne Vatinel de la paroisse de Pavilly d'une part et Marie Duboc fille de feu Jean et de Marie Anne Delamare de la paroisse de Barentin d'autre part sans qu'il se soit trouvé aucun empêchement qui peu empêcher le dit mariage en foi de quoi avons délivré le présent à Barentin ce seize octobre mil sept cent quarante huit. F. Meurice curé de Barentin

     

    BANS DE MARIAGE

    Les petits papiers

     

    Traduction  :

     

    Nous soussigné prêtre curé de Pavilly attestons que les bans du futur mariage entre Richard Lucas fils de feu Richard Lucas et de Catherine Bataille ses père et mère d'une part et veuf de Marie Anne Gille de la paroisse de Ste Austreberthe et Marie Magdeleine Niger fille de feu Pierre Niger et de Marie Cusuel ses père et mère d'autre part de cette paroisse, ont été publié par deux dimanche et une fête consécutifs savoir le dimanche neuf, le mardi onze et le dimanche seize du présent mois de novembre sans qu'il se soit trouvé aucune opposition ni empêchement civil ou canonique, certifions de plus que la dite Marie Magdeleine Niger s'est approchée des Sts sacrements de pénitence et d'eucharistie, et que les dites parties ont été fiancées hier dimanche seize du dit mois en foi de quoi nous lui avons délivré le présent certificat ce même jour et an que dessus. Le Rat

     

    BANS DE MARIAGE 1705

    Les petits papiers

     

    Traduction  :

     

    Je prêtre curé de la paroisse de Ste Austreberthe certifie à tous qu'il appartiendra que les trois bans du mariage entre Nicolas Julien fils de feu Pierre et de Marguerite Bretteville d'une part homme de journée et Marguerite Ledué servante fille de Jean et de feu Marie Vasseur d'autre part tous deux de notre dite paroisse ont été publié par deux dimanches et fête consécutifs dans notre messe de paroisse sans qu'il se soit trouvé aucun empêchement canonique et civil en foi de quoi j'ai délivré les présents et ? afin de les faire contrôler en ce fin sera aujourd'hui vingt-troisième mai mil sept cent cinq. De plus certifie que le dit Julien ne tient aucune terre labourable. Ce aujourd’hui 29 mai mil set cent cinq.

     

    Jouault

     

    Le dit Julien a du se vanter d'être laboureur...

     

     

     

    BANS DE MARIAGE 1715

     

    Les petits papiers

     

    Traduction  :

     

    Je prêtre curé de la paroisse d'Enuronville certifie que j'ai publié par trois jours tant dimanches que fête consécutifs savoir le vingt, le vingt sept et le 28 octobre dernier, les bans du mariage à venir entre Simon Richard ci devant de notre paroisse fils de François Richard et de Marguerite Longuemare et Marie Le Borgne fille de Nicolas Le Borgne et de Marguerite Gresil de la paroisse de Ste Austreberthe, sans qu'il se soit rencontré aucun empêchement, pour lequel le dit mariage ne se put accomplir, ce que j'ai signé pour valoir en ce qu'il pourra. Le deux novembre mil sept cent quinze. signé Lenganey

     

    BANS DE MARIAGE SUITE

    Les petits papiers

     

    Texte en latin  :

     

    Sapientisl. Viro D.D. de Ste Austreberthe rectori vigilantissimo.

     

    Desponsalibus, et de confessime nostratis retices, siquidem me fugit, utrum huie delits fecevit satis. De jus doctrina nihil jam certum habes: exquo enin sacram communionem primo recepit, quantem mihi innotuit, doctrina christiana expositioni raro interfuit horum nosilia vobis patefiet, inquisitione à vobis facienda de cateris vestrum est peragere, mio muneri feti satis, pramissa hac monisione. hac seripsi die et enno prafatis. signé Lenganey

     

     

     

    Voilà une seconde partie du texte que le curé Lenganey a écrit en latin, sans doute pour éviter qu'il puisse être lu par ou pour le futur. De ce que je traduit  ? il doute sur l'implication religieuse de Simon Richard, voilà un individu qui ne doit pas fréquemment se confesser et pas plus communier, il en avise son collègue curé mais en le chargeant de se débrouiller avec ça.

     

     

     

    En résumé une fois les actes de baptême vérifiés, il y a « la promesse de mariage » qui entraîne « la publication des bans », la veille du mariage « les fiançailles » comprenant le sacrement de pénitence (la confession) et le sacrement d'eucharistie (la communion), avec dans un cas une interrogation sur les connaissances du catéchisme, à la suite de quoi (les fiançailles) le curé remet un certificat à l'époux (si c'est lui qui n'est pas de la paroisse où se déroule le mariage) que celui-ci remettra le jour même du mariage au curé qui célèbre la cérémonie en latin, avant de porter de sa plus belle plume le texte de l'acte de mariage sur les registres paroissiaux (deux registres).

     

    A vos petits papiers  !

     

    Partager via Gmail

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique